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Zoom sur... la Rosalie des Alpes

La Rosalie des Alpes est un coléoptère emblématique en Europe. Quasiment impossible à confondre avec les autres espèces, il se distingue par un corps bleuté agrémenté de patchs noirs sur les élytres. Majoritairement aux nombres de six, ces tâches dont la forme et la taille varient peuvent permettre d’identifier les individus. D’une taille allant de 15 à 40 mm, ce longicorne saproxylique (qui dépend du bois pour vivre) présente un dimorphisme sexuel assez marqué. Les mâles ont des antennes qui peuvent être deux fois plus longues que leur corps au contraire des femelles pour lesquelles les antennes représentant la moitié de la longueur de l’individu. Les mâles possèdent également des mandibules plus larges et pourvues d’épines latérales. Enfin, tous les individus possèdent des patchs noirs sur les antennes qui sont ornés de touffes de soie.



Taxonomie :

- Règne : Animaux

- Embranchement : Arthropodes

- Classe : Insectes

- Ordre : Coléoptères

- Famille : Cerambycidés

- Genre Espèce : Rosalia alpina


L’habitat préférentiel de la Rosalie des Alpes est les hêtraies de montagne et c’est d’ailleurs dans les Alpes Suisses que l’espèce a été découverte en 1703 par Johann Jakob Scheuchzer puis décrite par Linné en 1758 dans son célèbre « Systema naturae ». De par la raréfaction de ces zones remplacées avec le temps par des forêts de résineux plus rentables, ce coléoptère s’est dispersé dans l’Ouest de l’Europe pour coloniser les ripisylves qui sont donc devenues un habitat favorable. Présente actuellement jusqu’en Turquie, cette espèce peut disperser d’elle-même jusqu’à 1,6 km ce qui lui a permis de survivre dans les différents patchs de hêtraies d’arbres matures ou sénescents. Le transport de bois par l’exploitation forestière ou par les crues lui permet également de se disperser sur de plus grandes distances.


Les adultes émergent des arbres en juillet-août et vivent environ 3 semaines. Les mâles sortent une semaine avant les femelles pour trouver un territoire ensoleillé à défendre pour elles. Une fois la copulation terminée, le mâle va surveiller la femelle quelques jours le temps qu’elle trouve un site pour pondre. Pour cela, elle va tâter l’écorce de l’arbre avec ses organes sensoriels buccaux pour savoir si le substrat est favorable et trouver des crevasses pour y déposer ses œufs. Ensuite, les larves vont rester entre 2 et 4 ans dans l’arbre, creusant de plus en plus profond pour se nourrir du bois au fur et à mesure de leur croissance. Ce n’est qu’avant la dernière hibernation que les individus se rapprocheront de la surface pour y construire une logette de nymphose et une galerie de sortie qu’ils reboucheront aussitôt. Si les larves sont connues pour se nourrir de bois, plusieurs études montrent que la Rosalie des Alpes ne semble pas se nourrir au stade adulte malgré qu’elle est régulièrement attirée par les pièges à l’appât sucré (vin, bière sucrée) d’où des suppositions sur une alimentation adulte à base de sève.



Vulnérable au niveau mondial et en « préoccupation mineure » en Europe, ce n’est que l’arrêt des coupes franches dans les hêtraies et le maintien d’arbres sénescents que les populations de Rosalie des Alpes arrivent à se maintenir. Principalement menacée par l’exploitation forestière car vivant dans les troncs pendant plusieurs années, à une certaine époque il était même possible pour un citoyen suisse d’obtenir une prime si on posait un tronc de hêtre d’au moins 2 m de hauteur à proximité d’un tas de bois de hêtre de chauffage. Du côté des menaces naturelles, ce sont les larves et les nymphes qui sont les plus menacées car sensibles aux attaques de champignons, de guêpes ou autres insectivores comme les pics.


Sources

  • Campanaro (A.), Redolfi De Zan (L.), Hardersen (S.), Antonini (G.), Chiari (S.), Cini (A.), Mancini (E.), Mosconi (F.), Rossi de Gasperis (S.), Solano (E.), Bologna (M.A.) & Sabbatini Peverieri (G.), 2017. Guidelines for the monitoring of Rosalia alpina. In: Carpaneto (G.M.), Audisio (P.), Bologna (M.A.), Roversi (P.F.) & Mason F (E.). Guidelines for the Monitoring of the Saproxylic Beetles protected in Europe. Nature Conservation 20: 165–203. https://doi.org/10.3897/natureconservation.20.12728

  • Cizek (L.), Schlaghamersky (J.), Borucky (J.), Hauck (D.) & Helesic (J.), 2009. Range expansion of an endangered beetle : Alpine longhorn Rosalia alpina (Coleoptera: Cerambycidae) spreads to the lowlands of Central Europe. Entomologica Fennica. 20:200-206.

  • Drag (L.), Hauck (D.), Berces (S.), Michalcewicz (J.), Seric Jelaska (L.), Aurenhammer (S.) & Cizek (L.), 2015. Genetic differentiation of populations of the threatened saproxylic beetle Rosalia longicorn, Roslia alpine (Coleoptera: Cerambycidae) in Central and South-east Europe. Biological Journal of the Linnen Society 116 : 911-925.

  • Drag (L.), Hauck (D.), Pokluda (P.), Zimmermann (K.) & Cizek (L.), 2011. Demography and dispersal ability of a threatened saproxylic beetle : a mark-recapture study of the Rosalia longicorn (Rosalia alpina). PLoS ONE 6(6) : e21345. doi:10.1371/journal.pone.0021345

  • Duelli (P.) & Wermelinger (B.), 2005. La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina), un cérambycide rare et emblématique. Notice pour le praticien – WSL Birmendorf. ISSN 1012-6554. Not Prat 39.

  • INPN – Inventaire National du Patrimoine Naturel, Rosalie des Alpes. https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/12348 consultée le 13/06/2022.

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